Retour aux vidéos Épisode #28 - Mardi 20 Février 2018 Axel Allétru, athlète de haut niveau et coach 1278 vues Voir sur facebook À propos de la vidéo Retranscription Themes abordés : Le handicap physique Sport de haut niveau 00:37 Bonjour tout le monde ! 00:38 On est mardi, il est 9 heures. 00:40 On est en direct de ma voiture et en live sur Facebook. 00:44 Je m'appelle Nicolas QUILLIET. 00:45 Et on tourne l'épisode numéro 28 de #SurLaRoute. 00:50 Mon invité ce matin ; un invité exceptionnel, 00:52 en plein pendant les Jeux olympiques. 00:54 Je vais recevoir un sportif de très haut niveau : Axel ALLÉTRU. 00:59 Alors, Axel ALLÉTRU, il va nous parler de son chemin 01:02 de champion de très haut niveau. 01:05 On parle de champion de France, champion du monde, 01:08 et médaillé d'or aux Jeux olympiques. 01:10 Voilà ! Donc, d'un très haut niveau. 01:12 Ça va être extrêmement intéressant. 01:13 Il va aussi nous expliquer en toute transparence son accident. 01:17 Puisqu’aujourd'hui, il est athlète, mais athlète handisport. 01:20 Handicapé. 01:21 J'ai la chance de le recevoir dans ma voiture. 01:23 Il fait un effort et je lui en remercie. 01:25 Donc, il va nous parler de sa résilience suite à cet accident. 01:29 Comment il a réussi à rebondir ? 01:31 Puisqu'il s'est fixé d'autres objectifs encore plus fous. 01:33 Pour aujourd'hui, enfin, discuter de ce qu'il fait, 01:36 de son métier de conférencier et de coach. 01:38 Voilà, il va nous parler un petit peu de sa vie d'aujourd'hui 01:42 à même pas 30 ans et de l'intégralité de son expérience 01:45 où il a vécu quasiment plusieurs vies avant 30 ans. 01:48 On reçoit tout de suite ensemble Axel ALLÉTRU. 02:23 Salut Axel! 02:24 Salut! 02:25 Comment vas-tu? 02:26 Très bien. 02:27 C'est parti! On y va. 02:28 Merci d'avoir accepté mon invitation. 02:30 Il fait meilleur à l'intérieur. 02:31 C'est vrai. 02:32 C'est le Nord. 02:34 Allez, c'est parti ! On y va : #SurLaRoute numéro 28. 02:37 Axel, peux-tu te présenter très rapidement 02:40 pour celles et ceux qui ne connaissent pas. 02:42 OK ! 02:43 Donc, moi Axel ALLÉTRU. 02:44 Donc, je suis conférencier. 02:47 Je parcours la France 02:48 pour donner des conférences dans des entreprises, 02:52 sur des salons pour témoigner de mon parcours de vie. 02:55 Ton parcours de vie? 02:56 Effectivement, un parcours de vie qui est bien rempli 02:59 et assez impressionnant. 03:01 Quand on s'est rencontré, je pensais en savoir beaucoup sur toi. 03:04 En fait, non. 03:05 Je ne savais rien. 03:05 Tu m'as encore appris plein de choses. 03:07 Ton parcours de vie, explique-le un petit peu. 03:10 En gros, c'est quoi ton démarrage 03:12 dans ta carrière de sportif de haut niveau? 03:16 Alors, j'ai eu plusieurs vies. 03:18 Ma première avec le BMX. 03:21 Le BMX ? 03:22 J'ai fait du BMX quand j'étais très jeune 03:25 à peu près de cinq à dix ou onze ans. 03:29 Donc, à cinq ans tu étais déjà sur BMX. 03:31 En fait, j'étais toujours sur un vélo 03:34 qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige. 03:36 Oui. 03:36 Alors, mes parents, ils m'ont dit : 03:37 "Allez, tu veux faire du vélo ? 03:39 On va t'inscrire dans un club et on verra ce que ça donne. » 03:41 - Simple ou quoi ? - Voilà ! 03:43 Et finalement, ça a donné que je suis devenu 03:46 trois fois champion d'Europe et trois fois champion du monde. 03:51 Trois fois champion d'Europe et trois fois champion du monde. 03:53 Tu avais quel âge ? 03:53 J'avais entre cinq et dix ans à peu près. 03:58 Cinq à dix ans. 03:58 Parce qu'une année, j'étais champion du monde. 04:00 L'année d'après, j'ai loupé. 04:02 Voilà ! 04:02 - Tu dis que tu avais entre cinq et dix ans ! Mais c'est fou. - Voilà. 04:05 Mais en tout cas, ils avaient bien vu. 04:07 Donc, entre cinq et dix ans, nous, normalement, 04:09 on est à notre petite table d'école 04:11 -à apprendre les règles de maths. -Moi, je m'entraînais tous les jours. 04:13 Je me souviens. Je rentrais après l'école même le midi. 04:17 De midi à deux, je montais dessus. Je mangeais, mais en deux minutes. 04:20 Puis, après, j'allais faire du vélo. 04:22 Le soir, je rentrais, je faisais du vélo. 04:24 J'étais toujours sur un vélo. 04:25 - Impressionnant. - Oui. 04:27 Donc, ensuite... 04:29 Donc le BMX, c'était bien, mais ça n'allait pas assez vite ? 04:31 Oui, c'est vrai. On peut dire ça. 04:35 Après, je me suis dit : "je vais passer à l'étape supérieure." 04:37 Mon père faisait un petit peu de moto. 04:39 Oui. 04:39 Et je me suis dit et je leur ai dit : "je veux faire de la moto." 04:43 Donc, là, on a commencé. 04:45 Ils m'ont acheté une petite moto. 04:46 Oui. 04:47 Et tout de suite, j'ai eu des bonnes aptitudes par rapport au vélo. 04:50 Donc, j'ai très vite progressé. 04:52 Et là pareil, je suis devenu champion de France. 04:55 Puis, champion d'Europe et champion du monde. 04:57 J'ai enchaîné les titres. 04:59 Après, je suis arrivé à un moment 05:01 dans ma carrière ou je me suis dit : 05:02 "est-ce que je me lance à fond dans la moto ? 05:05 Ou est-ce que je continue les études ?" 05:06 Oui. 05:07 Et là, j'ai fait le choix d'arrêter les études 05:09 pour vraiment participer au championnat du monde professionnel. 05:13 Championnat du monde professionnel. - En 2010. 05:15 - En moto-cross? - Voilà, c'est ça. 05:16 Impressionnant. 05:17 Donc, là, quand on dit champion du monde, 05:18 ça implique que tu as fait plein de pays avant. 05:20 - Que tu as fait plein de championnats. - Ça implique ... 05:22 J'étais parti presque toute l'année en déplacement. 05:25 J'ai fait le championnat d'Europe. 05:27 J'ai voyagé partout dans le monde. 05:28 À quel âge ça ? 05:29 De mes 12 jusqu'à 20 ans. 05:32 Tu as fait plusieurs fois le tour du monde ? 05:34 Plusieurs fois le tour du monde. 05:35 J'ai rencontré des gens extraordinaires 05:38 et des cultures complètement différentes. 05:40 Donc, ça a été une sorte d'école. 05:43 Et à cet âge-là, qui est-ce qui t’accompagnait ? 05:44 C’étaient tes parents qui t'accompagnaient partout, ou… ? 05:46 En fait, j'étais dans un team 05:48 Oui. 05:48 qui forcément m'accompagnait sur les compétitions. 05:52 Oui. 05:53 J'avais bien sûr des coéquipiers qui avaient le même âge que moi. 05:56 Oui. 05:56 On partait ensemble et en groupe 05:59 sur les compet’, sur les stages et sur les déplacements. 06:01 D'accord ! 06:02 C'est comme les "Rockstars" en tour bus sur les routes de France, - C'est ça. 06:06 d'Europe et du monde. - On était...Oui. 06:08 On parcourait le monde. 06:10 On allait s'entraîner l'hiver, bien sûr au soleil. 06:13 parce que dans le Nord, 06:14 malheureusement, les conditions climatiques ne le permettent pas. 06:16 Oui. 06:17 Donc, des expériences vraiment inoubliables. 06:20 Oui. Tu m'étonnes. 06:21 Le tour du monde. 06:22 A même pas 15 ans, tu as déjà fait le tour du monde. 06:24 Tu as vu plein de pays. 06:25 - Voilà. - Puis tu champion de France, d'Europe. 06:26 C'est ça. Puis, on rencontrait des gens vraiment de toutes sortes de pays 06:29 et des cultures complètement différentes. 06:31 On est arrivés dans des endroits 06:33 où jamais, je n'aurais été dans ma vie. 06:35 Oui, c'est clair. 06:35 En Bulgarie, je me souviens qu'on a vu des choses de folie. 06:39 Donc, tout se passait bien. 06:40 Tout se passait bien et alors ? 06:42 Une première année donc chez les pros 06:45 et presque à la fin de saison 06:48 sur le grand prix de Lettonie. 06:50 C'est quoi un grand prix ? 06:51 - Alors, championnat du monde. - championnat du monde. 06:53 Le mondial a 15 épreuves 06:55 D'accord. 06:56 à peu près sur l'année. 06:57 Donc, là, on était à peu près à la onzième. 07:00 Et j'ai eu un... 07:03 Là, tu es en train de rouler sur un circuit de championnat du monde. 07:06 Tu es en Lettonie. 07:07 - Championnat du monde. - Je me sens bien. 07:08 Oui. 07:10 Je fais un bon départ. 07:12 Oui. 07:12 Je suis dans les huit [premiers] à peu près. 07:15 Ma première année, c'était très bien. 07:18 Oui. 07:18 Je me souviens encore. 07:20 Je passe devant les panneauteurs. 07:23 Mon mécanicien me dit : 07:25 "Ne lâche rien. Continue." 07:26 Le chrono, il est bon. 07:27 Voilà. 07:28 Et là, j'arrive sur une bosse. 07:29 Et je passe au-dessus de la moto. 07:32 - Tu décolles ? - Oui. 07:33 J'ai atterri en fait sur le bas du dos. 07:36 - Et là crack. - Aie. 07:38 Un grand crack dans le bas du dos. Putain. 07:40 Et là, plus de sensation dans jambes et plus rien. 07:42 Donc, là, la course, elle est finie. 07:44 Donc là, il n'y a pas que la course qui est terminée. 07:46 Nan, mais à ce moment-là, quoi ! 07:47 Là, c'est...Voilà. 07:49 Je ne sens plus rien. Plus aucune sensation. 07:51 On m'évacue de la piste pour aller à l'ambulance. 07:55 Puis, après à l'hôpital de Riga. 07:58 Donc, là, je sais tout de suite que c'est très grave. 08:00 D'accord. Tout de suite, ils t'annoncent : 08:02 « Il y a un gros problème. » 08:03 Voilà, je leur dis que je ne sens plus mes jambes. 08:05 Je n'ai aucune sensibilité. 08:07 Voilà. 08:08 Je sais qu'il y a quelque chose de pas normal qui se passe. 08:11 Oui. 08:11 Même les autres voient que c’est grave. 08:13 En général, on se relève. 08:15 Oui. 08:16 C'est reparti. On est plus motivé. 08:17 Mais là, je ne bougeais vraiment rien. 08:18 C'était un moment assez compliqué. 08:21 Oui. 08:21 Donc là, tu pars à l'hôpital. 08:24 Puis en France, comment ça se passe ? 08:26 Je suis opéré en... 08:27 On m'opère en Lettonie, en urgence. 08:29 D'accord. 08:29 Donc, il faut savoir que la Lettonie, 08:32 c'est très cafard. Il y a un peu de retard par rapport 08:38 à chez nous au niveau médical. 08:40 Oui. 08:40 Donc, il y a eu... je me suis fait opérer quand même 08:42 dans des bonnes conditions, malgré tout. 08:44 Oui. 08:45 Mais des conditions difficiles après, 08:49 parce que j'étais aux soins intensifs seul. 08:51 D'accord. 08:52 Mes parents ne pouvaient pas venir me voir. 08:53 C'est la loi en Lettonie. 08:55 D'accord. 08:55 On était plusieurs dans une chambre. 08:58 Alors que normalement, en soins intensifs, on est tout seul. 09:00 Tout seul. D'accord. 09:01 Le chirurgien qui est venu me voir en tenue de civil. 09:04 Oui. 09:04 Dans la chambre. 09:05 Bonjour Monsieur. 09:06 Donc, je disais : "OK". 09:08 - C'est une bonne ambiance. - Est-ce que c'est normal ? 09:10 Après, je leur disais : "j'ai mal aux genoux." 09:12 Et il me disait : "on va regarder ce que tu as aux genoux." 09:16 À un moment, j'ai... 09:18 Il ne parlait pas bien anglais, 09:19 mais il voulait m'opérer je ne sais pas trop quoi. 09:21 Alors, que je n'avais rien du tout aux genoux. 09:23 Les infirmières qui ne parlaient pas du tout anglais... 09:26 - Je voulais juste de l'eau, tu vois. - Oui. 09:28 J'avais soif. 09:29 - Rien que ça, c’était compliqué. - Je disais : "water" en anglais. 09:31 Ils ne comprenaient pas. 09:32 Ils ne comprenaient pas. Putain. 09:33 J'étais tout seul et livré à moi-même, à 20 ans. 09:36 Paraplégique ; privé de mes jambes. 09:38 C'était vraiment très difficile. 09:41 Aïe. Tu m'étonnes. 09:42 Au bout du monde et pas chez moi. 09:44 Enfin, au bout du monde, 09:44 assez loin. - En tout cas, tout comme. 09:46 Ce n'était pas facile. 09:48 Surtout que mes parents ne pouvaient pas venir me voir. 09:50 Moi, j'étais tout seul. 09:51 Donc, ça a été un moment difficile. 09:53 Ensuite, on m'a rapatrié en France. 09:55 D'accord. 09:56 Ici, à Lille. 09:57 Oui. 09:59 Un petit moment compliqué dans l'avion aussi. 10:02 - Dans l'avion ? - Oui. 10:03 - Pourquoi ? 10:05 Parce qu'en fait, on a eu un problème pendant le vol. 10:09 L'avion est tombé en panne. 10:10 - C’est pas vrai ? - Oui. 10:11 Donc, là, ils ont dû faire un choix : 10:13 soit atterrir une nouvelle fois et me mettre dans un hôpital. 10:18 - Ou voler à basse altitude très lentement. - Non ? 10:20 Oui. 10:21 - Pour arriver jusqu'en France ? - Je te jure. Oui. 10:23 Donc, je me suis dit : "C'est pas possible." 10:25 « Je vais jamais arriver chez moi. » 10:26 Est-ce qu’il y a quelqu'un qui m'en veut ? 10:28 C'est dingue. 10:29 Et finalement... 10:30 En plus de ça, pendant le vol, 10:33 j'ai été accompagné du médecin d'"Europ Assistance", 10:36 Oui. 10:37 qui n’était vraiment pas sympa du tout. 10:41 Ça, je le fais remarquer, 10:42 parce que j'étais livré à moi-même encore tout seul. 10:45 Oui, tout seul. 10:46 Et le mec me demandait : 10:47 Ce que j'allais faire maintenant de ma vie ? 10:49 Oui. D'accord. 10:49 « Tu vois, tu n'as plus tes jambes. » 10:51 « Tu n'as plus de jambe, tu vas faire quoi ? » 10:52 « Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu as arrêté l'école. » 10:54 « Et la moto... » - Il me dit et me regarde dans les yeux, 10:55 il me dit : "Et la moto, c'est terminé." 10:57 Putain ! Mais enfin... 10:58 À un moment, je l'attrape. Je lui dis : "Mais enfin ! Je ne veux plus te parler, à toi." 11:00 Un peu de pédagogie, ce serait bien. 11:01 Et là, tu vas rire. 11:03 La seule chose qu'il a trouvé de mieux à faire, 11:04 c'est d'aller dans le mini bar du jet. 11:08 Oui. 11:09 Et se bourrer la gueule pendant le reste du vol. 11:12 Merde ! 11:12 Alors, c'est un truc que je trouvais... 11:14 Ça, tu t'en souviens. 11:15 - Ça marque ? - Honteux. Ça marque. 11:16 Oui. Ça marque. 11:17 Et heureusement, tout le monde n'a pas été comme ça autour de toi. 11:19 Voilà. Heureusement, déjà, j'arrive en France et un copain ambulancier m'accueille. 11:24 Donc, un bien fou de pouvoir l'avoir. 11:26 Oui. 11:26 Il me prend dans des bonnes conditions. 11:27 Il fait vraiment attention à moi. 11:29 Et donc, là, on s'en va au C.H.R.U de Lille. 11:32 D'accord. OK. Tu arrives au C.H.R.U de Lille. 11:34 Donc, C.H.R.U de Lille. 11:35 Tu es réopéré. 11:36 Il y a plusieurs étapes. 11:37 Moi, je demande en français : "Qu'est-ce que j'ai plus exactement ?" 11:40 Parce que je ne comprenais pas. Tu vois ? 11:41 Oui. 11:42 Parce qu'en Lettonie, on m'a dit : 11:44 « Tu n'as plus de jambes et basta. » 11:46 - Oui. - Enfin, il ne m'a pas dit plus. 11:48 - Les détails, on verra plus tard, je crois. - Voilà. 11:50 En France, j'arrive. 11:51 Est-ce que je vais remarcher ? 11:52 Et là, le médecin vient me voir en me disant que : 11:55 "ma moelle épinière, elle est très endommagée." 11:58 D'accord. 11:59 Que ça va être très compliqué. 12:01 J'ai eu un choc qui a brisé ma colonne vertébrale. 12:06 Pas entièrement, mais presque. 12:08 D'accord. 12:08 Et il me dit : "j'ai envie de vous réopérer une nouvelle fois 12:13 pour espérer une meilleure récupération." 12:16 D'accord. 12:16 Donc, là, j'accepte cette nouvelle opération. 12:18 Oui. 12:19 On m'envoie au bloc. 12:23 On me prépare. 12:24 Là aussi, je me souviendrai toujours. 12:27 Le père d'un ami d'enfance qui était anesthésiste était là. 12:30 Oui. 12:30 Un bien fou de pouvoir avoir quelqu'un en qui on a confiance. 12:33 - Qui était là. - C'est... Mais l'opération est très lourde. 12:35 Huit ou neuf heures sur le billard. 12:38 On peut faire parfois pire que mieux encore. 12:41 Oui, oui. 12:42 La moelle épinière... 12:43 Ça m'a permis de me rassurer cet échange avec lui. 12:45 C'était sympa. 12:47 Et finalement, on m'a posé des 12 vis. 12:50 D'accord. 12:51 Dans la colonne vertébrale. 12:52 D'accord. 12:52 Avec des plaques pour fixer et stabiliser au mieux ma colonne. 12:56 Donc, voilà. 12:58 Après, on me dit : "Voilà, opéré. L'opération s'est bien déroulée." 13:01 C'est déjà quelque chose d'important. 13:03 Oui. 13:04 Et on me dit que je vais aller dans une semaine en rééducation. 13:08 Mais à ce moment-là, moi, 13:12 je suis dans un état d'esprit de guerrier déjà. 13:14 Oui. 13:15 Contrairement à ce qu'on pourrait penser, 13:18 je ne pense pas que la moto, tu vois, c’est terminé. 13:21 Je ne pense pas que finalement,... 13:23 je resterais peut-être en fauteuil roulant un jour. 13:25 Tu sais ce qu'on t'annonce quand même. 13:26 C'est fauteuil roulant. 13:27 Tu ne marches plus et tu arrêtes. 13:28 On me dit que je vais être paraplégique. 13:30 Il faut penser au fauteuil. 13:31 Et là, moi, je mets tout ça de côté. 13:34 Et je me dis, on verra bien. 13:36 Je vais... 13:39 Je repars d'un point qui est zéro finalement. 13:41 Enfin, à part les bras. 13:42 Mais pas de jambe. 13:43 Et je me dis : "tout ce que je vais pouvoir récupérer, 13:46 ça sera du bonus." 13:48 Et c'est de la façon dont j'ai fonctionné 13:49 -D'accord. -Pour qu'on puisse avancer en fait. 13:51 Déjà, le fait de rentrer en France, 13:53 c'était un soulagement. 13:56 Parce qu'en Lettonie, c'est des conditions très compliquées. 13:59 Oui. 13:59 Et en France, déjà, je me suis dit : 14:03 "c'est un soulagement." 14:04 Et aussi, tout ce qui s'est passé avant, c'est le pire. 14:06 Maintenant, tout va pouvoir s'améliorer. 14:08 Chaque jour, je ne peux aller que de l'avant. 14:10 Mais comment tu arrives ? 14:11 Parce que c'est facile. 14:14 Tu le dis là aujourd'hui avec sérénité et avec recul. 14:17 Mais sur le coup, quand tu es à l'hôpital 14:19 et qu'on te dit : "tu ne marcheras plus. 14:21 Il faut partir en rééducation." 14:23 "Il y en a pour plusieurs années." 14:24 Oui. 14:25 Tu arrives tout de suite à te mettre en mode guerrier ? 14:27 C'est-à-dire qu'à un moment, je suis là à l'hôpital. 14:32 J'attends... 14:33 Enfin, je souffre bien sûr avec les plaques et tout ça. 14:34 Oui. 14:35 Mais je me dis : "qu'est-ce que je fais ?" 14:38 J'attends sur mon lit de l'hôpital 14:39 à regarder la télé et à ne rien faire. 14:42 Oui. 14:42 Où je commence déjà à faire quelque chose pour pouvoir avancer ? 14:46 Donc, je me suis dit : "je vais commencer à travailler." 14:49 Tu es jeune. 14:49 Tu as quel âge à ce moment-là ? 14:50 -20 ans. -20 ans ! 14:51 J'ai 20 ans. 14:52 Après, je me dis : "je pense qu'il faut commencer à..." 14:55 Je me suis donné l'objectif de remarcher. 14:58 D'accord. 14:58 Donc, ce n'est pas un petit objectif. 14:59 Non ! Tu t'es dit : "je veux remarcher." 15:01 Quand tout le monde te dit : "tu es en fauteuil roulant." 15:03 Je veux remarcher. 15:04 Je me suis dit : "ça va être compliqué." 15:06 Mais je me suis instauré un programme déjà depuis mon lit d'hôpital. 15:11 D'accord. 15:11 Là où en fait, j'ai eu mon accident, en Lettonie. 15:16 Je ne sentais plus mes jambes. 15:17 J'avais encore une mini-contraction dans la cuisse de gauche. 15:21 D'accord. 15:21 Vraiment très léger. 15:23 Mais je sentais bien quelque chose. 15:24 J'ai eu ma première opération en Lettonie. 15:26 Après ça, je ne sentais plus rien. 15:28 D'accord. 15:28 Et avec cette seconde opération en France, 15:31 après ça, je commençais à ressentir 15:32 une nouvelle fois cette petite sensation. 15:34 D'accord. 15:34 Donc, là, je me suis dit... 15:36 Tu travailles dessus. 15:36 Voilà. J'ai quelque chose. Je vais le bosser. 15:38 - Donc, je fais des séries de 10 ou de 15. - Putain. C'est fou. 15:42 Dans mon lit d'hôpital, je me souviens, 15:43 il y a la coupe du monde en Afrique du Sud. 15:45 Pendant le mi-temps là, je bossais comme un malade à chaque fois. 15:47 Oui. 15:49 Et voilà. 15:49 Donc, je suis vraiment dans un état d'esprit… 15:52 De guerrier ? 15:53 …où je ne pense pas à ce qui s'est passé avant. 15:56 - Tu te projettes ? - Je me projette sur l'avenir. 15:58 D'accord. 15:59 Tu te projettes sur l'avenir. 16:00 L'avenir après, c'est quoi ? 16:01 C'est deux ans de rééducation. 16:02 L'avenir, je ne le connais pas. 16:04 -Pour l'instant. -Bien sûr. 16:05 Mais mon avenir, je me dis : 16:06 "c'est de faire le maximum pour essayer 16:08 et pour retrouver le plus mobilité possible." 16:10 D'accord. 16:11 Donc, l'avenir finalement, 16:13 naturellement, on m'envoie en rééducation. 16:16 Rééducation à "L'Espoir", qui est à côté de Lille. 16:20 Oui. 16:20 J'ai fait le choix d'être à "L'Espoir" 16:22 parce que c'est à côté de chez moi. 16:25 C'est pratique. 16:26 Parce que là-bas, il y a plusieurs gros centres spécialisés. 16:29 En France, avec des centres spécialisés pour les sportifs de haut niveau. 16:32 D'accord. 16:33 Mais j'ai fait le choix de rester près de chez moi. 16:38 De là, une nouvelle fois, rencontre avec l'équipe médicale. 16:40 Oui. 16:41 Une nouvelle fois où je dis : 16:44 "docteur, est-ce que je vais remarcher ?" 16:45 Ça va être compliqué. 16:46 Et là, il me regarde. 16:47 Il me dit que ça va être très compliqué. 16:49 La moelle épinière qui est très endommagée, 16:53 mais qu’on va tout faire pour que je puisse récupérer au maximum. 16:56 Donc, là, on me présente ma kiné. 16:58 Oui. 17:00 On me présente le programme 17:02 et on me dit que dans trois jours, 17:03 je vais commencer la rééduc’. 17:05 Donc, là, moi qui ai hâte de commencer la rééduc’. 17:08 Qui n'attends que ça. 17:09 Je veux voir : 17:11 ce qu’on va bien pouvoir me trouver ? 17:13 Pour que je puisse me faire progresser. 17:14 Oui. 17:15 Donc, là, j'arrive pour mon premier jour de rééduc’ 17:18 avec Gaelle qui est ma Kiné. 17:20 Oui. 17:21 J'arrive en fauteuil roulant. Bien sûr. 17:24 Déjà pour me mettre dans le fauteuil roulant, c'est compliqué. 17:26 Et rouler en fauteuil roulant droit dans un couloir, 17:29 ce n'était pas si facile. 17:31 Et elle m'a même dit : 17:33 "tu te mets sur la table de Kiné." 17:35 Je dis : "OK." 17:37 Là, elle me pose un gros problème 17:40 parce que je n'y arrive pas. 17:40 Rien que me transférer du fauteuil roulant à la table de kiné. 17:44 Du coup, elle m'explique la technique. 17:47 Elle me dit : "on enchaîne avec un deuxième exercice. 17:49 Tu vas te tenir assis sur la table avec le dossier." 17:55 Après, elle me dit : "je vais t'abaisser le dossier." 17:56 Oui. 17:57 Tu vois, à ce moment-là, je me dis : 17:58 "Attends-moi. Je ne suis pas là pour travailler assis. 18:00 Moi, je veux bosser, faire des contractions." 18:02 Je veux faire des choses qui sont... 18:04 Utiles ? 18:05 Utiles pour ma rééduc’. 18:06 Si c'est pour faire ça... 18:08 Et là, elle m'a abaissé le dossier. 18:12 Là, tu me crois ou non… 18:14 je suis tombé ! 18:15 Tu es tombé ? 18:16 Je suis tombé. 18:16 Là-dessus, tu ne contrôles plus rien. 18:17 Tu imagines, c'est pour faire vraiment 18:21 rendre compte aux gens que je n'arrive même pas à tenir assis. 18:24 Oui. 18:24 Assis juste simple sur une table. 18:26 Là, je peux te dire que quand tu ne sais pas te tenir assis, 18:29 tu te dis "waouh." - Là, il y a du boulot. 18:31 Moi, je veux être debout. 18:32 Je veux remarcher. 18:34 On me met sur une table. Je ne sais pas tenir assis. 18:36 Ça va être... le parcours va être… 18:38 -C'est très compliqué. -…un peu plus long que prévu quand même. 18:39 -Je me permets juste d'avancer -Vas-y. 18:42 un peu parce que là, effectivement, 18:43 tu es parti. 18:44 C'est ce que tu m'as expliqué, pour deux ans de rééducation. 18:47 Oui. 18:47 Et pour ne pas faire de mystère, 18:50 au bout de deux ans, tu te tiens debout. 18:52 Tu as quasiment atteint ton objectif. 18:54 Alors, tu ne remarches pas, 18:55 tu es en béquilles ; 18:56 tu es en fauteuil encore aujourd'hui. 18:57 Oui. 18:57 Mais tu es actif. 19:00 Après deux ans de boulot, à fond la caisse. 19:04 Vraiment tous les jours, 24 heures sur 24 et tout ça. 19:06 C'était ton travail pendant deux ans. 19:08 Oui. 19:08 Il y en a qui se lèvent le matin, 19:09 ils vont au boulot. Toi, c'était ton travail. 19:11 Oui, mais plus encore qu'un travail. 19:12 Oui. 19:13 Pour moi, c'était une question de vie ou de mort. 19:15 Parce que je voulais remarcher au max. 19:19 Récupérer du moins au maximum. 19:20 Oui. 19:21 Je suis sorti finalement du centre de rééducation 19:23 en marchant difficilement. 19:25 Oui. 19:25 Donc, pour expliquer un petit peu aux gens, 19:27 j'ai récupéré une petite partie de mes muscles, 19:29 mais pas la totalité. 19:31 J'ai dû aussi adapter des atèles, 19:34 ce qui me permet de pouvoir me tenir debout. 19:36 Donc, j'ai des atèles qui me tiennent les pieds 19:39 et qui me permettent de pallier à mes muscles paralysés. 19:41 Mais tu dis ça de manière naturelle en expliquant. 19:44 Mais on rappelle juste que deux ans avant, 19:47 le diagnostic était radical. 19:49 Tu ne marcheras plus. 19:50 C'est ça. 19:50 À un moment, qu'est-ce qui dans ta tête 19:53 a fait que… Il y en a qui, à ce moment-là, se seraient effondrés 19:58 et auraient laissé tomber ! 19:59 Oui. 19:59 Toi, non. Tu t'es battu. 20:02 Oui. 20:02 Tu t'es même lancé un défi fou, 20:05 pour en parler rapidement quand même. 20:07 Tu t'es dit : "le moto-cross, c'est bien. 20:10 C'est du sport de haut niveau, mais je ne peux plus en faire." 20:12 Plutôt que de revenir tranquillement chez toi, 20:15 tu t'es dit : "Non. 20:15 Je veux faire un autre sport de haut niveau." 20:17 J'avais deux options. 20:18 Soit je reprenais les études, 20:20 Oui. 20:20 puisque j'avais une vingtaine d'années, 20:22 Soit je me relançais dans le sport. 20:24 Le sport, c'était finalement toute ma vie. 20:26 Comme j'ai pu te dire : "le BMX et la moto depuis le plus jeune âge." 20:30 Et j’ai pensé : 20:31 "J'ai vu Oscar PISTORIUS à la télé, 20:36 qui avait fait les championnats avec les valides." 20:39 Je me dis : "C'est ça que je veux faire, les J.O." 20:41 Les J.O. ? 20:42 Je me suis lancé pour les jeux paralympiques de Rio 2016. 20:45 Tu t'es dit : "c'est ça que je veux faire, les J.O." 20:47 Voilà. Et ma nouvelle vie, ce sera ça. 20:48 -Il n'a plus de jambes. Il veut faire les J.O. -Participer aux jeux. 20:51 Voilà. 20:51 Tu es fou. 20:52 C'est dingue. 20:53 Donc, je me suis dit : "en natation." 20:54 Alors, pourquoi en natation ? 20:56 Parce que je voulais un sport où je pouvais m'entraîner quand je voulais. 20:59 Oui. 20:59 Au maximum. 21:01 Je n'étais pas du tout nageur. 21:02 Oui. 21:03 Finalement, j'ai décroché 12 titres. 21:06 12 titres ? 21:07 Champion de France et trois records de France. 21:09 Vice-champion d'Europe. 21:11 Et je me suis qualifié pour les jeux paralympiques de Rio. 21:14 C'est dingue. 21:14 C'est ... Quand on y repense, oui. 21:17 Oui, c’est dingue. 21:18 Quand je reviens en arrière, 21:19 mon accident, "Tiens, je vais me relancer pour les jeux." 21:22 Oui. 21:24 Ça, c'est fou. 21:24 Là, aujourd'hui, tu as quel âge ? 21:26 Je viens d'avoir 28 ans. 21:27 28 ans ? 21:29 Maintenant, cette phase-là aussi de sportif de haut niveau, 21:32 tu l'as atteinte. 21:34 Tu t'es fait sélectionner pour les Jeux Olympiques. 21:36 -Tu as atteint ton objectif. -Oui. 21:37 Et tu t'es dit : 21:38 "maintenant, je me lance aussi dans la transmission." 21:40 Parce que... 21:41 En fait, je recevais beaucoup de messages. 21:45 Comment j'ai réussi à rebondir après cet échec ? 21:48 De quelle manière ? 21:50 Parce que j'ai fait pas mal de vidéos sur YouTube 21:53 où je fais voir malgré le handicap 21:55 toutes les choses qu'on peut faire. 21:56 Oui. 21:57 Et je me suis dit... 21:58 Je mettrai les vidéos en commentaire. 21:59 Tu en mettras aussi. 22:00 Quelque chose d'impressionnant. 22:01 Il y en a une. J'explique vraiment 22:02 mon handicap, ce qui est assez intéressant. 22:03 Oui. 22:04 Et je me suis dit : 22:06 "je me lance parce que c'est important de pouvoir 22:09 moi, d'inspirer les gens, de transmettre 22:11 et de faire voir que malgré le handicap, 22:13 on peut faire beaucoup de choses. 22:14 Malheureusement, on stigmatise souvent le handicap. 22:19 Par exemple, une personne en fauteuil qui ne fait pas grand-chose. 22:21 Qui reste chez elle à regarder la télé. 22:23 Alors que pas du tout. 22:24 On peut faire tellement de choses, en s'adaptant, bien sûr. 22:27 Et c'est ça que je veux faire voir et démontrer aux valides, 22:32 - Aux valides ? - Mais aussi aux personnes qui ont un accident 22:35 et qui sont dans leur lit d'hôpital. 22:36 Qui se disent : "qu'est-ce que je peux faire de ma vie ?" 22:40 J'espère qu'en voyant mes vidéos 22:41 ou en les inspirant à travers mes conférences et tout ce que je fais, 22:45 ils se disent : "moi aussi, je peux faire ça." 22:47 Comme moi, j'ai vu Oscar PISTORIUS 22:49 qui gagnait les jeux, qui était une grande star et qui m'a inspiré. 22:52 Oui. 22:52 Pour me relancer dans la vie. 22:54 Qui t'a donné envie d'aller plus loin. 22:56 Oui, carrément. 22:57 Que ces gens puissent voir aussi 22:59 que toutes ces personnes puissent voir 23:00 que toi, malgré ces épreuves, 23:03 Voilà. 23:03 Tu t'es quand même sorti. 23:04 - Ça fait relativiser aussi sur nos petits problèmes de tous les jours. - Voilà. 23:08 C'est pour ça aussi que j'interviens en entreprise 23:10 pour démontrer aux valides 23:12 que quand on a toutes ses capacités, 23:14 on peut faire beaucoup de choses. 23:16 Oui, c'est clair. 23:17 Qu'il en soit, les gens ne se rendent pas forcément compte. 23:19 Oui. 23:19 Parfois, j'entends, quand je suis dans la rue 23:21 des gens qui se plaignent de petits problèmes. 23:24 J'ai envie de dire : "bon, moi, à côté..." 23:27 Voilà. 23:28 - Ça fait relativiser quand même. - Voilà. 23:29 Super ! Parfait ! 23:31 Merci pour ton expérience et ton retour d'expérience impressionnant. 23:35 Merci à toi. 23:36 On est à la fin de l'émission. 23:37 À la fin de l'émission, c'est la rubrique habituelle de question de l'invité. 23:42 Donc, lors du dernier épisode, 23:44 mon invité, c'était Frédéric MOTTE. 23:46 Il t'a posé une question. 23:47 Il t'a demandé : "quel conseil, tu pourrais donner 23:50 justement à tous ceux qui ont un souci 23:52 qui sont en résilience et qui doivent rebondir ?" 23:55 Que ce soit à titre personnel ou dans l'entreprise. 23:57 Quand on est face à un problème, 23:59 est-ce que tu as un ou plusieurs conseils 24:00 pour aller plus loin et le dépasser ? 24:02 Tu peux lui répondre directement. 24:03 Alors moi, je dirais : accepter. 24:07 Déjà, il faut accepter l'échec. 24:09 D'accord. 24:10 L'accepter sans colère pour pouvoir continuer à avancer. 24:14 Puis, comme je le disais...Enfin, je dis : "à l'échec dans la vie, 24:21 quand on regarde, la vie est globalement. 24:23 C'est quoi ? C'est juste une étape. 24:25 Et ça peut même être une opportunité pour après. 24:27 Après moi, comment j'ai géré mon échec ? 24:31 Comme je l’ai dit, je me suis refixé un objectif 24:34 qui était assez haut. 24:35 Mais pour atteindre cet objectif, 24:38 - je me suis donné des petits paliers à chaque fois, - D'accord. 24:40 qui me donnait des petites victoires. 24:42 D'accord. 24:43 - Petit à petit ? - Et toutes ces petites victoires 24:45 me donnait envie de continuer à avancer. 24:47 Bien sûr, à atteindre mon objectif. 24:50 Après, moi, si je regarde en arrière, 24:54 bien sûr, je me dis : "Ce n'est pas vraiment un échec. 24:56 C'est un accident. C'est un traumatisme." 24:57 Mais voilà, il faut que regarder devant. 24:59 Si on regarde toujours en arrière, 25:01 l'échec, on peut toujours se le remémorer. 25:03 - Comment j'aurais pu faire ça ? - Oui 25:05 L'éviter et machin...Non ! 25:05 Voilà, maintenant, on ne peut pas revenir en arrière. 25:08 On est en 2018 pour l'instant. 25:10 Donc, vous continuez à avancer. 25:11 Donc, il faut avancer, sur la route. 25:12 Et foncer #SurLaRoute exactement. 25:15 Je te remercie. 25:17 Voilà, accepter l'échec. 25:20 Oui. 25:20 - Et avancer sans colère. - Sans colère. Il a accepté sa colère 25:22 parce que si on l'accepte avec rancune, 25:26 ce n'est pas bon. Ça ne peut pas marcher. 25:29 C'est ce que tu as fait. 25:30 Tu l’as fait. Alors, ce n'est pas un échec comme tu dis. 25:31 Tu fais des échecs. Mais tu fais des problèmes des victoires en fait. 25:35 -Et en apprentissage, je dis... -C'est ça. 25:37 C'est ce qui m'a permis d'avoir... 25:41 De rebondir dans ma nouvelle vie. 25:44 Puis, aujourd'hui, je pense que c'est à mon tour 25:47 de pouvoir inspirer les gens, 25:49 d'intervenir pour pouvoir donner les clés 25:53 que parfois les gens n'ont pas forcément. 25:55 Les aider à pouvoir à se trouver ces petites clés 25:57 qui permettent d'atteindre ses objectifs 26:00 ou d’ absorber un échec quelconque dans sa vie. 26:06 Tout le monde a... Je ne connais personne qui a une vie parfaite. 26:09 - Sans problème. - Non ! 26:10 On a tous des petits soucis. 26:11 Un petit souci et, chacun à son échelle évidemment. 26:14 Donc, voilà. 26:15 Super ! Écoute, c'est impressionnant. 26:18 Très bonne méthode. 26:19 - Merci. - Aller de l'avant. 26:21 C'est ça. 26:21 Mon prochain invité dans #SurLaRoute, 26:24 c'est Bastien DOGNIN. 26:26 Il est le fondateur d'une start-up qui s'appelle : 26:29 "Les paniers de Léa". 26:30 Qui est connu pour apporter, on va dire, 26:33 des fruits, des légumes et du bien-être en entreprise. 26:37 On parlera de ça avec lui la semaine prochaine. 26:41 Pas la semaine prochaine, mais lors du prochain épisode. 26:43 Est-ce que tu as une question à lui poser à Bastien ? 26:46 Alors moi, je n'aime pas du tout les légumes. 26:52 Alors s'il y a quelque chose en entreprise, 26:54 je vais me sentir un peu exclu. 26:55 Donc, comment je vais pouvoir participer ? 26:58 Comment je fais pour me sentir bien ? 27:00 Comment je fais pour me sentir bien ; avoir du bien-être sans fruit ? 27:03 Parce que je n'aime vraiment aucun fruit. 27:05 Tous les fruits. Pas de légumes. Les fruits ? 27:07 Les fruits. Oui. 27:07 Je vois que tu manges un peu de légumes quand même. 27:09 Oui. 27:10 C'est ta maman qui ne va pas être contente, je crois. 27:12 Oui. 27:12 Aucun fruit. 27:13 Écoute ! Il va nous répondre lors du prochain épisode. 27:16 Est-ce qu'il y a une autre méthode ? 27:18 Très bon. 27:19 Super ! Merci beaucoup. 27:21 Exceptionnellement, c'est la fin de l'émission, 27:23 je t'invite à rester avec moi dans la voiture pour conclure. 27:26 OK. 27:26 Pour t'éviter de sortir de la voiture. 27:31 Non ! C'est très bien comme ça. 27:32 On va faire comme ça. 27:33 Donc, juste tu peux conclure avec moi. 27:35 On a vu avec toi plein de choses passionnantes. 27:38 Ton parcours de champion. 27:40 Oui. 27:40 On a vu ta résilience. 27:43 Oui. 27:44 Impressionnante, du handicap aux Jeux olympiques. 27:47 C'est fou quand même. 27:50 Un parcours dingue. 27:51 Je te demandais la dernière fois, 27:53 quand on discutait en préparant l'émission, 27:54 qu'est ce qui fait la différence entre 27:58 le fait de quelqu'un qui abandonne et le fait que tu as réussi ? 28:01 Tu m'as répondu. 28:02 Moi, voilà. Il y en a qui ont envie de faire les choses. 28:05 Et moi, j'avais envie, mais vraiment envie. 28:08 C'est-à-dire que c'était une question comme je l'ai dit 28:11 - de vie ou de mort. - De vie ou de mort. 28:12 C'était : j'avais vraiment envie. 28:14 Clairement, c'est ça qui fait la différence. 28:16 Il y en a qui disent : "Moi, j'ai envie de changer 28:17 ...J'ai envie de faire de choses au boulot" 28:20 Mais ils ne le font jamais. 28:21 Il y en a qui disent : " Moi, j'ai vraiment envie. 28:23 Je veux le faire." 28:24 Oui. 28:24 Et ça, c'est... 28:25 Je pense que ça résume bien la différence entre le succès et la réussite. 28:29 Dans le fait de progresser, c'est... 28:31 Ou on en a envie comme tout le monde en a envie. 28:33 Voilà. 28:33 Et toi, tu en as eu vraiment envie. 28:34 Voilà. Plus que tout. 28:36 Super ! Merci encore. 28:38 Donc, je te disais la semaine prochaine… 28:39 Mais pas la semaine prochaine. 28:40 Il n'y a pas d'émission, 28:41 mais au prochain épisode, dans deux semaines, 28:43 Mon invité, c'est Bastien DOGNIN. 28:46 Il est le fondateur de "Les paniers de Léa". 28:48 Et avec lui, on va discuter entrepreneuriat et start-up. 28:51 Et notamment du fait qu'il a dû complètement réinventer son entreprise 28:55 pour éviter de déposer le bilan tout simplement. 28:58 À un moment, il s'est retrouvé face au mur. 29:00 Son métier n'allait plus. 29:01 Et il a décidé de tout changer. 29:03 Il l’a fait deux fois ça pour... 29:05 Un, pour la sauver. 29:06 Et deux, pour la développer. 29:07 -Et là, je te coupe 10 secondes. -Vas-y, je t'en prie. 29:09 Par exemple, tu vois, là, il a été face à un mur. 29:12 Par exemple. Et du coup, il a vraiment dû avoir envie. 29:14 Exactement. 29:15 Et du coup, là, tu dois réagir. 29:16 On voit les points communs. 29:17 Quand on est vraiment face à un mur, on doit réagir. 29:20 Et là, il y a une envie qui devient différente. 29:23 Oui. 29:24 Une envie. Une obligation... 29:25 Une obligation, mais qui te donne plus envie 29:27 - Carrément. - du coup de rebondir. 29:29 Voilà. 29:30 J'espère que cet épisode vous a donné envie 29:32 de vous bouger, d'agir et de faire. 29:35 Je pense qu'avec ton témoignage, 29:37 on a vraiment envie de se bouger le cul, 29:38 quand on voit ce que tu as vécu. 29:39 J'espère. 29:39 J'invite les gens à aller voir ma chaîne YouTube. 29:41 On mettra plein de commentaires. 29:43 Pleins de liens dans les commentaires. 29:44 On mettra tout ce qu'il faut. 29:45 Et n'hésitez pas à lui poser des questions, 29:47 si vous souhaitez continuer la discussion avec Axel. 29:49 Très bonne semaine à vous. 29:51 Salut ! À mardi prochain à 9 heures. 29:53 Bye ! 29:54 À bientôt.